lundi 16 novembre 2020

Sortie 16 octobre 2020.Compte-rendu de Nathalie de Haan

 

Vendredi 16 octobre, nous avons visité les deux anciennes prisons.

 

La vieille prison se trouve en dessous de l’ancien tribunal, près de la cathédrale. Maintenant, elle sert de réserve pour les fouilles archéologiques, mais de 1790 à 1855, c’était une prison. Avant 1790, elle servait de grenier à sel, pour la gabelle.

Elle est composée de deux pièces pouvant contenir 80 personnes, mais elles en ont contenu 35 au maximum. C’était une prison avec un enfermement collectif, où les femmes, les enfants et les hommes étaient rassemblés. La prison a très peu de fenêtres, et ses dernières sont petites et sombres. Par conséquent, il ne faisait pas très clair.

Quand on rentre dans la première salle, il y a un genre de fenêtre dans le mur. Cette dernière servait à un prêtre qui se mettait de l’autre côté des barreaux et qui faisait la messe pour le salut des prisonniers. Ensuite, au fond de la deuxième salle, il y a une porte qui mène à un petit jardin, nommé la « cour de femmes ». Le mur de cette cour était collé au mur du chemin de ronde de la “nouvelle’’ prison. En entrant dans cette cour, à droite, il y a une fosse qui servait de toilettes.

 

Contrairement à la vieille prison, dans la « nouvelle » prison, l’enfermement est cellulaire, peut-être pour permettre aux prisonniers d’avoir un peu plus d’hygiène et d’intimité. Cette prison a servi de 1855 à 1954 puis a été achetée par Mr Leboeuf qui l’utilise comme un parking. Ce dernier a fait enlever tous les barreaux de métal pour les revendre ensuite, et lorsqu’il y a plusieurs années, on a filmé un film à la prison, on a repeint les murs et fait des barreaux en bois.


La construction est composée de deux bâtiments : le bâtiment administratif qui est rectangulaire, avec l’appartement des gardiens au-dessus, et un bâtiment circulaire pour les cellules. Les gardiens étaient trois : le surveillant chef, sa femme, et un simple gardien.

Le bâtiment circulaire possède trois niveaux, soit environ 47 cellules, un toit terrasse où se trouvent huit cours de promenade et résonne beaucoup, peut-être pour la surveillance. Le toit terrasse n’a pas été très utilisé car il y faisait froid, et qu’il y avait des infiltrations d’eau. Dans l’une des cours, il y a une cheminée, qui se trouve au-dessus d’une cellule “VIP“ ou de l’infirmerie.

La prison est dite panoptique ; ce mot est issu du mot panorama, qui veut dire voir sur 380°. Elle s’appelle comme cela car sur le toit terrasse, il y a une vue sur toute la ville. Il y a aussi une verrière avec un vasistas, actionné par l’un des gardiens, ce qui permet au bâtiment circulaire d’avoir beaucoup de lumière.


Aux sous-sols, il y a un mitard, qui est une pièce noire où l’on enfermait les prisonniers ayant fait une faute pour qu’ils puissent réfléchir. Il y a aussi une chaufferie, où le charbon est déposé par une trappe. Le chauffage se fait par calorifère, et il y a donc des tuyaux qui conduisent à chaque cellule et qui se terminent par des bouches. Grâce à cela, il faisait environ 13° dans les cellules.

Au rez-de-chaussée, il y a des marques sur le sol, on pense qu'il y avait auparavant une tour centrale en métal au milieu du bâtiment circulaire.

Chaque cellule comporte deux portes, dont une utilisée uniquement pour la messe. Les cellules possédaient également une paillasse et une toilette chacune. Malheureusement, ces dernières étaient bouchées. Aux fenêtres des cellules, ces dernières étant en forme de trapèze et voutées, il y avait des barreaux, mais ceux-ci étaient dangereux car certains prisonniers s’en sont servis pour se pendre.

Le concept de prison circulaire est fait par Jeremy BENTHAM, qui était un philosophe britannique. Il passe d’une surveillance permanente à une sensation de surveillance, ce qui donne un pouvoir psychologique sur les consciences, avec un rapport de pouvoir.

 


Nathalie de Haan.Elève de seconde Sciences et Patrimoine.

lundi 9 novembre 2020

EAC Prison.Séance2.6 novembre.Compte-rendu Irène Verpiot

 

EAC prison-Séance 2 avec classe S et P du lycée Bonaparte

Rappel des objectifs du projet EAC :

- Etudier un bâtiment.

- Comprendre la vie des prisonniers à travers les traces, les graffitis de différentes époques.

- Etudier les documents conservés aux archives : ex : les punitions suites aux dégradations diverses ou aux manquements au règlement (danser en sabots, chanter, communiquer avec une détenue...).

- Faire une restitution de ce travail.

 

Le début de la séance a commencé par un échange avec Théophile Lavault (chercheur, docteur en philosophie) sur ce que les élèves ont retenu de la visite de la prison et des cachots sous le palais de justice réalisée le 16 octobre dernier.

Il s’en est suivi une réflexion sur la punition au cours des siècles (pourquoi, comment), l’enfermement, ses raisons et ses objectifs.

 

Ø Déroulé de la première heure :

Rappel de ce qui a été vu la dernière fois (bonne mémoire des élèves), du ressenti etc…

 

*La prison post-révolutionnaire est constituée de 2 cachots, d’une cour, une chapelle et présente une capacité de 80 prisonniers mélangés, homme, femme.

*La prison panoptique est circulaire avec un modèle cellulaire avec cellule d’isolement.

Les prisonniers n’ont pas de contact avec les autres mais très vite il y a eu un surpeuplement rapide et on est revenu à la situation du cachot.

Le terme « panoptique » fait penser à « panorama » càd à un ensemble des choses vues à 360°.

Les cellules ont une forme en éventail avec un gardien au milieu. : Ce n’est plus le gardien qui surveille mais on passe à un modèle d’auto-surveillance (on se sait, on se sent surveillé). On peut comparer ce système à de la vidéosurveillance (souvent les caméras ne fonctionnent pas mais on ne le sait pas et c’est ce qui change notre comportement).

 

Cette prison avait deux particularités :

 -La chaufferie : une prison modèle de confort (chauffage central). Mais attention, il y a un écart entre la théorie, ce qu’on croit et la réalité.  Dès 1910, des rapports de la commission de surveillance que la chaudière ne fonctionne plus. Tout comme les toilettes qui sont rapidement bouchées.

 

-Les espaces de promenade : Les préaux ne seront presque pas utilisés car trop dangereux (on peut s’évader en passant par-dessus le mur, le couloir d’accès est un vrai coupe gorge et il y a des infiltrations, ). On va rapidement utiliser la cour située entre le palais de justice et la prison comme cour de promenade et d’ateliers (sabots à sangler et cannes en bois de parapluies Neyrat).

 

Aujourd’hui, les prisons actuelles sont au milieu de nulle part en campagne. La prison d’Autun était en plein centre-ville.

Ensuite, ont été abordées les notions de bien de mal, de morale, de non-respect du droit :

 Aujourd’hui et depuis la Révolution, on va en prison quand on n’a pas respecté le code pénal : punition, redressement, privation de liberté d’aller et venir, rééducation.

-Avant la Révolution, les cachots sont des lieux de dépôts (l’enfermement n’est pas la peine, mais le supplice).

 -Après la Révolution, il n’y a pas de bien ou de mal ou de morale chrétienne qui envoie en prison : on va en prison quand on n’a pas respecté le code pénal.

 On peut tuer ou être martyrisé en marquant le corps de l’empreinte de la peine (fer rouge pour les bagnards, main coupée pour les voleurs). On prive de liberté, on surveille pour punir (ex : les peines de relégation, de déportation ou le bagne au 19e).

 

Il y a toujours une incohérence entre la réhabilitation et la réinsertion à la vie sociale en privant les gens de lien social !

Le philosophe Michel Foucault va s’intéresser à cela (depuis l’institutionnalisation de la prison au 19e). 

Il faut noter aussi que les lieux d’enfermement existent depuis le 17e (pour les malades, les indigents, les prostituées, les enfants abandonnés) qu’on appelle des asiles ou des hôpitaux.

Le pouvoir disciplinaire apparait dans les conseils de disciplines ou les règlements intérieurs que ce soit dans les prisons mais aussi les écoles, les lycées, les entreprises… pas avec le même durcissement bien entendu.

 

 C’est ainsi que M.Foucault compare différentes institutions :

-Ecole.

-Prison.

-Caserne.

 Les règles, la discipline, les dispositions dans l’ensemble, les contacts entre les personnes…

Ces trois lieux sont conçus pour se normaliser en contraignant les corps afin de produire du travail ou de la connaissance.

 

Ø Déroulé de la deuxième heure :

A 2 groupes en alternance, ont été présentées :

- les techniques photographiques avec Coline Parizot  (lumière, vitesse), prise en main des appareils. Coline avait apporté des clichés de photographes célèbres.

- la scénographie, comment mettre en scène des photos avec Juliette Lavault, architecte. Explication sur les portes utilisées, le combing painting…