mercredi 12 février 2020

Le mécénat


I.Définition du mécénat :

Le mot « mécénat » se réfère au personnage de Caius Cilnius Mæcenas, protecteur des arts et des lettres dans la Rome antique. Il s'est progressivement élargi pour désigner dans le langage courant une personne physique ou morale qui soutient par son influence ou par des moyens financiers un projet culturel ou un artiste

II.Qui sont mécènes ?
Les cours princières sont les lieux privilégiés de l'épanouissement de la culture renaissante. Dans le domaine artistique, de nombreux mécènes (protecteur généreux des lettres, des sciences et des arts) ont constitué d'importantes collections. Ils appartiennent tous à l'aristocratie du pouvoir (princes, ducs, rois, pape) et de l'économie (grands marchands qui investissent leur argent dans la production artistique). Les mécènes célèbres :

Les Medicis : Laurent le Magnifique soutient la création artistique de Verrocchio et de Botticelli.
Les commandes des Montefeltro concernaient des domaines aussi variés que la bibliophilie, les tapisseries ou les peintures.







Ludovico Sforza (1452-1508), duc de Milan, fit travailler Léonard de Vinci et Bramante.

Les papes font travailler les artistes de la Renaissance à Rome : Michel-Ange peint la chapelle Sixtine, Alexandre VI Borgia (1492-1503), Jules II (1503-1513), Léon X (1513-1521), Paul III Farnèse (1534-1549)


En France, les guerres d'Italie sont l'occasion pour les rois d'entrer en contact avec l'art de la Renaissance et de piller quelques-uns de ses chefs d'œuvre. François Ier invite des artistes italiens (Léonard de Vinci à Amboise ; Benvenuto Cellini, Rosso Fiorentino, Primatice à Fontainebleau...).

Les marchands deviennent aussi des amateurs d'art : Jacques Cœur dans la France du XVe siècle siècle, le riche banquier italien Roberto Strozzi en 1489...

III.Le mécénat à travers le monde :

a. Les pays européens :


En Italie, ce sont les banquiers, les marchands et les hommes d’état qui finançaient. Ces individus étaient issus de familles souveraines ou de noblesse pontificale pour qui l’art était essentiel. Suite aux empereurs romains, les papes surent faire travailler les meilleurs artistes de leur temps et montrer leur générosité. Ainsi on peut dire que le mécénat était très lié à l’Etat.

En Espagne, le mécénat concerne aussi et surtout l’art dans la sphère religieuse avec comme principaux mécènes l’Eglise et la Couronne. Cet engagement du domaine public remonte aux Rois Catholiques et à l’alliance entre la Monarchie et l’Eglise qui représentaient les plus puissantes forces morales et financières. Cependant l’importance de l’église a pris le pas sur l’art qui était consacré à la religion, mis à part certaines œuvres profanes cantonnées aux portraits, à l’histoire et aux natures mortes.
Pendant la Reconquête espagnole, les chefs de guerre, devenus les Grands d’Espagne seront mécènes de peintres et sculpteurs qui développeront l’art profane vers la sphère politique et sociale (cf. Francisco de Goya). Le mécénat privé est limité aux familles des Habsbourg et des Bourbons.

En Allemagne, dès la fin de la guerre de Trente Ans jusqu’à la création de l’Empire de Guillaume II, ce sont les princes allemands qui protègent les artistes. Leurs choix se portent aussi bien sur les artistes locaux que les œuvres étrangères d’une exceptionnelle richesse que l’on peut trouver dans la capitale comme en province. Cela a mené à la décentralisation artistique actuelle du pays.

En ce qui concerne la France, au XVIIème siècle, le mécénat privé est fort mais la sphère publique domine. Louis XIV, souhaitant avoir l’exclusivité sur le domaine artistique, était capable de mettre à l’écart certains mécènes privés tels que Nicolas Fouquet à l’occasion d’une de ses fêtes dans son château de Vaux-le-Vicomte. Le Roi Soleil mobilisait beaucoup de ressources financières pour engager des artistes pour décorer les palais comme Versailles ou les Invalides.
Ce phénomène de la Cour a attiré artistes et mécènes à Paris. Ainsi se construisit le mécénat d’Etat et la centralisation de l’art au dépit de la province ayant des moyens plus limités et des artistes moins prestigieux. Cet effet se poursuivit sous la Révolution puis l’Empire, période où fut créé le musée du Louvre et jusqu’à aujourd’hui.

Ainsi, le mécénat en Europe provient essentiellement de l’Etat, ce qui explique le retard en matière de mécénat d’entreprise bien que le mécénat provenait aussi de grandes familles ayant une force économique et politique puissante grâce à leurs entreprises car ces familles étaient essentiellement composées de marchands. De plus, on assiste essentiellement a une centralisation de l’art mis à part en Allemagne où les puissances sont reparties dans le pays.

b. Les pays anglo-saxons

En Angleterre, les initiatives privées prédominent car l’Etat Monarchique était axé sur des missions de justice et de défense du territoire contrairement à la République française ayant un fort intérêt pour la dimension culturelle et éducative. Les collections d’art étaient privées et détenues par des marquis et les grandes familles qui décidaient eux même de l’accessibilité qu’ils souhaitaient porter à leurs œuvres.



Cette approche du mécénat est d’autant plus importante aux Etats-Unis où le capitalisme était très marqué, d’après Max Weber, par l’éthique de Luther et Calvin. C’est pourquoi les individus qui faisaient fortune, afin de « remercier » leur pays, souhaitaient contribuer à son développement. Certains mécènes industriels et bienfaiteurs ont été très importants, tel que Andrew Carnegie fondateur de Carnegie Steel. A sa mort, il fit don de 350 millions de dollars à diverses fondations et 30 millions à des œuvres de charité.

D'après histoire de France.net

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