samedi 21 novembre 2020
lundi 16 novembre 2020
Sortie 16 octobre 2020.Compte-rendu de Nathalie de Haan
Vendredi 16 octobre, nous
avons visité les deux anciennes prisons.
La
vieille prison se trouve en dessous de l’ancien tribunal, près de la
cathédrale. Maintenant, elle sert de réserve pour les fouilles archéologiques,
mais de 1790 à 1855, c’était une prison. Avant 1790, elle servait de grenier à
sel, pour la gabelle.
Elle
est composée de deux pièces pouvant contenir 80 personnes, mais elles en ont
contenu 35 au maximum. C’était une prison avec un enfermement collectif, où les
femmes, les enfants et les hommes étaient rassemblés. La prison a très peu de
fenêtres, et ses dernières sont petites et sombres. Par conséquent, il ne
faisait pas très clair.
Quand
on rentre dans la première salle, il y a un genre de fenêtre dans le mur. Cette
dernière servait à un prêtre qui se mettait de l’autre côté des barreaux et qui
faisait la messe pour le salut des prisonniers. Ensuite, au fond de la deuxième
salle, il y a une porte qui mène à un petit jardin, nommé la « cour de
femmes ». Le mur de cette cour était collé au mur du chemin de ronde de la
“nouvelle’’ prison. En entrant dans cette cour, à droite, il y a une fosse qui
servait de toilettes.
Contrairement à la vieille prison, dans la « nouvelle » prison, l’enfermement est cellulaire, peut-être pour permettre aux prisonniers d’avoir un peu plus d’hygiène et d’intimité. Cette prison a servi de 1855 à 1954 puis a été achetée par Mr Leboeuf qui l’utilise comme un parking. Ce dernier a fait enlever tous les barreaux de métal pour les revendre ensuite, et lorsqu’il y a plusieurs années, on a filmé un film à la prison, on a repeint les murs et fait des barreaux en bois.
La
construction est composée de deux bâtiments : le bâtiment administratif
qui est rectangulaire, avec l’appartement des gardiens au-dessus, et un
bâtiment circulaire pour les cellules. Les gardiens étaient trois : le
surveillant chef, sa femme, et un simple gardien.
Le
bâtiment circulaire possède trois niveaux, soit environ 47 cellules, un toit
terrasse où se trouvent huit cours de promenade et résonne beaucoup, peut-être
pour la surveillance. Le toit terrasse n’a pas été très utilisé car il y
faisait froid, et qu’il y avait des infiltrations d’eau. Dans l’une des cours,
il y a une cheminée, qui se trouve au-dessus d’une cellule “VIP“ ou de
l’infirmerie.
La prison est dite panoptique ; ce mot est issu du mot panorama, qui veut dire voir sur 380°. Elle s’appelle comme cela car sur le toit terrasse, il y a une vue sur toute la ville. Il y a aussi une verrière avec un vasistas, actionné par l’un des gardiens, ce qui permet au bâtiment circulaire d’avoir beaucoup de lumière.
Aux sous-sols, il y a un mitard, qui est une pièce noire où l’on enfermait les prisonniers ayant fait une faute pour qu’ils puissent réfléchir. Il y a aussi une chaufferie, où le charbon est déposé par une trappe. Le chauffage se fait par calorifère, et il y a donc des tuyaux qui conduisent à chaque cellule et qui se terminent par des bouches. Grâce à cela, il faisait environ 13° dans les cellules.
Au
rez-de-chaussée, il y a des marques sur le sol, on pense qu'il y avait
auparavant une tour centrale en métal au milieu du bâtiment circulaire.
Le
concept de prison circulaire est fait par Jeremy BENTHAM, qui était un
philosophe britannique. Il passe d’une surveillance permanente à une sensation
de surveillance, ce qui donne un pouvoir psychologique sur les consciences,
avec un rapport de pouvoir.
Nathalie
de Haan.Elève de seconde Sciences et Patrimoine.
jeudi 12 novembre 2020
lundi 9 novembre 2020
EAC Prison.Séance2.6 novembre.Compte-rendu Irène Verpiot
EAC prison-Séance 2 avec classe S et
P du lycée Bonaparte
Rappel des objectifs du projet EAC :
-
Etudier un bâtiment.
-
Comprendre la vie des prisonniers à travers les traces, les graffitis de
différentes époques.
-
Etudier les documents conservés aux archives : ex : les punitions
suites aux dégradations diverses ou aux manquements au règlement (danser en
sabots, chanter, communiquer avec une détenue...).
-
Faire une restitution de ce travail.
Le
début de la séance a commencé par un échange avec Théophile Lavault (chercheur,
docteur en philosophie) sur ce que les élèves ont retenu de la visite de la
prison et des cachots sous le palais de justice réalisée le 16 octobre dernier.
Il
s’en est suivi une réflexion sur la punition au cours des siècles (pourquoi,
comment), l’enfermement, ses raisons et ses objectifs.
Ø Déroulé de la première heure :
Rappel
de ce qui a été vu la dernière fois (bonne mémoire des élèves), du ressenti
etc…
*La
prison post-révolutionnaire est constituée de 2 cachots, d’une cour, une
chapelle et présente une capacité de 80 prisonniers mélangés, homme, femme.
*La
prison panoptique est circulaire avec un modèle cellulaire avec cellule
d’isolement.
Les
prisonniers n’ont pas de contact avec les autres mais très vite il y a eu un surpeuplement
rapide et on est revenu à la situation du cachot.
Le
terme « panoptique » fait penser à « panorama » càd à un ensemble
des choses vues à 360°.
Les
cellules ont une forme en éventail avec un gardien au milieu. : Ce n’est
plus le gardien qui surveille mais on passe à un modèle d’auto-surveillance (on
se sait, on se sent surveillé). On peut comparer ce système à de la vidéosurveillance
(souvent les caméras ne fonctionnent pas mais on ne le sait pas et c’est ce qui
change notre comportement).
Cette
prison avait deux particularités :
-La chaufferie : une prison modèle de
confort (chauffage central). Mais attention, il y a un écart entre la théorie,
ce qu’on croit et la réalité. Dès 1910,
des rapports de la commission de surveillance que la chaudière ne fonctionne
plus. Tout comme les toilettes qui sont rapidement bouchées.
-Les
espaces de promenade : Les préaux ne seront presque pas utilisés car trop
dangereux (on peut s’évader en passant par-dessus le mur, le couloir d’accès
est un vrai coupe gorge et il y a des infiltrations, ). On va rapidement
utiliser la cour située entre le palais de justice et la prison comme cour de
promenade et d’ateliers (sabots à sangler et cannes en bois de parapluies
Neyrat).
Aujourd’hui,
les prisons actuelles sont au milieu de nulle part en campagne. La prison d’Autun
était en plein centre-ville.
Ensuite,
ont été abordées les notions de bien de mal, de morale, de non-respect du
droit :
Aujourd’hui et depuis la Révolution, on va en
prison quand on n’a pas respecté le code pénal : punition, redressement,
privation de liberté d’aller et venir, rééducation.
-Avant
la Révolution, les cachots sont des lieux de dépôts (l’enfermement n’est pas la
peine, mais le supplice).
-Après la Révolution, il n’y a pas de bien ou
de mal ou de morale chrétienne qui envoie en prison : on va en prison
quand on n’a pas respecté le code pénal.
On peut tuer ou être martyrisé en marquant le
corps de l’empreinte de la peine (fer rouge pour les bagnards, main coupée pour
les voleurs). On prive de liberté, on surveille pour punir (ex : les peines
de relégation, de déportation ou le bagne au 19e).
Il
y a toujours une incohérence entre la réhabilitation et la réinsertion à la vie
sociale en privant les gens de lien social !
Le
philosophe Michel Foucault va s’intéresser à cela (depuis l’institutionnalisation
de la prison au 19e).
Il
faut noter aussi que les lieux d’enfermement existent depuis le 17e
(pour les malades, les indigents, les prostituées, les enfants abandonnés)
qu’on appelle des asiles ou des hôpitaux.
Le
pouvoir disciplinaire apparait dans les conseils de disciplines ou les
règlements intérieurs que ce soit dans les prisons mais aussi les écoles, les
lycées, les entreprises… pas avec le même durcissement bien entendu.
C’est ainsi que M.Foucault compare différentes
institutions :
-Ecole.
-Prison.
-Caserne.
Les règles, la discipline, les dispositions
dans l’ensemble, les contacts entre les personnes…
Ces
trois lieux sont conçus pour se normaliser en contraignant les corps afin de
produire du travail ou de la connaissance.
Ø Déroulé de la deuxième heure :
A
2 groupes en alternance, ont été présentées :
-
les techniques photographiques avec Coline Parizot (lumière, vitesse), prise en main des
appareils. Coline avait apporté des clichés de photographes célèbres.
-
la scénographie, comment mettre en scène des photos avec Juliette Lavault,
architecte. Explication sur les portes utilisées, le combing painting…